Au cours d’un sondage que nous avons réalisé dans le cadre de notre cours d’introduction à la Science Politique, il nous a été possible d’analyser divers profils, diverses partie de la politique à divers âges ou secteurs. Cependant, un des aspects marquant, selon moi, est que 100% des personnes participantes ont admis n’être engagés dans aucun parti politique et 69,2% affirment ne faire confiance à aucune figure politique, homme ou femme. Alors, comment faire pour que la nouvelle génération porte un intérêt plus particulier à la politique et quel chemin prendre pour gagner leur confiance ?
Analyse des résultats du questionnaire
La France a toujours connu une auréole prestigieuse concernant sa politique. Mais elle a connu aussi ses temps de grands troubles, et même si ces époques sombres ne lui ont pas fait perdre son prestige à l’échelle internationales, c’est une autre histoire à l’échelle nationale. En effet, beaucoup de françaises et de français ont perdu cette foi qu’ils avaient en la politique de l’Hexagone. Cela va même plus loin, la nouvelle génération ne s’intéresse quasiment plus aux décisions prises par l’État. Pour comprendre ce phénomène, il nous a été possible de réaliser un sondage ouvert à la jeunesse, comprenant onze questions. Les résultats n’ont pas tardé. Notre objectif premier était de se mettre à la place des têtes blondes françaises, afin d’entendre leurs voix et d’analyser leurs incompréhensions. Ce sondage a été réalisé dans des circonstances particulières car la France était, à ce moment-là, en plein confinement dû au Covid-19 qui devenait une pandémie mondiale. Il faut savoir que dans le sondage, la plupart ont entre 19 et 24 ans, avec une majorité d’individus âgés de 23 ans (30% des sondés), et on déplore le manque de représentation des populations plus jeunes (15-18 ans), ce qui montre une fois encore le manque d’intérêt pour eux. Au delà de ce facteur, un autre fait reste marquant : seulement 2 individus sur 13 sont des femmes, ce qui représente à peu près 16% des sondés. Il est assez difficile ici d’établir un lien entre la politique et le sexe des individus mais cela laisse tout de même penser que les hommes de cette tranche d’âge sont plus intéressés par la politique que les femmes. Pour mesurer l’intérêt que portent les jeunes à la politique, nous avons décidé de formuler une question en rapport avec l'espoir porté en la politique par ces derniers. Nous avons décidé
de la formuler ainsi : “Selon vous la politique peut-elle changer les choses ?”. Différentes tendances émergent de ces données. Tout d’abord, quasi un tiers des réponses semble considérer que Oui, la politique peut faire changer le quotidien. D’un autre côté, le même pourcentage (30,8 %) de réponse exprime l’idée inverse : Non, la politique ne peut rien changer. Cet antagonisme est intéressant à analyser : si l’on entend souvent dans le débat public que les jeunes seraient “désabusés” de la politique, il semble à la fois vrai et faux dans nos réponses. Enfin, les dernières réponses apportent des précisions et nuancent le propos. On distingue tout de même que ces réponses “Autres” amènent l’idée d’un possible changement amené par la politique à une échelle particulière. Ainsi, un de nos répondants exprime l’idée d’un changement via la politique au niveau local.
Pourquoi les jeunes ne croient plus en la démocratie ?
Le XXIe siècle est bercé par la technologie, les réseaux sociaux et la vie virtuelle. Les jeunes sont en retrait de la politique mais cela n'est pas du désintérêt, bien au contraire. Ils souhaitent plus de démocratie et aimeraient mieux en comprendre le fonctionnement. Le taux d'abstention aux dernières régionales montre la rupture entre jeunes et élus. Mais d’où provient un tel phénomène ? L'abstention massive est le signe le plus manifeste d'un rejet de la politique. Parmi ces Français, de plus en plus nombreux, qui refusent d’exprimer leur voix, les jeunes et les classes populaires, particulièrement touchés par le chômage, sont les grands déçus de la politique. La jeunesse demande avant tout de nouveaux visages en politique : des visages neufs, qui aspirent à la confiance et qui revendiquent de plus en plus les idées des jeunes et des classes populaires.
Ce qui revient le plus souvent, ce sont les demandes de toute une population pour que les représentants de la démocratie arrêtent, une fois pour toute, les promesses et se mettent à agir. C’est l’une des premières raisons pour lesquelles les 15-24 ans n’ont plus foi en notre système politique et en ceux qui le représentent. La seconde raison est assez flagrante : la politique, malgré son accessibilité, reste un milieu assez complexe et, pour une jeunesse grandissante, difficile de la comprendre. Cette incompréhension est un des grands facteurs du détachement démocratique et politique de la nouvelle génération. Un facteur essentiel à prendre également en compte est la non représentation de cette tranche d’âge. Une minorité s’intéresse néanmoins au système politique, mais elle ne se sent pas représenter à la hauteur de son intérêt, ce qui pose un réel problème pour cette partie de la nouvelle génération qui aimerait que ses avis et opinions soient pris en compte dans leur intégralité. Dernier facteur important, l’éducation et le cercle familial. Nos aînés et nos parents ont vu passé bien des systèmes et des représentants politiques différents. Au fil des années, avec toutes les déceptions qu’a généré la démocratie française, l’envie d’enseigner à leurs enfants s’est amoindri avec le temps. Dans de nombreux cas, l’avis ou l’enseignement de la famille est primordial dans l’éducation de la nouvelle génération.
Un nouveau souffle sur la politique
Pour que la jeunesse puisse porter une attention nouvelle sur notre système politique, de petits changements seraient à prévoir. Pour commencer, les foyers français devraient accorder un peu plus de temps à l ‘éducation politique de leurs enfants, pour que cela paraisse plus clair à leurs yeux. Il serait aussi favorable que dans l’éducation nationale, des cours d’éducation civique et un apprentissage de la compréhension
de la politique soient dispensés aux plus jeunes, dans la limite de leurs capacités. Un point important à mettre au goût du jour, c’est un accès plus ouvert aux participants au niveau locale et régionale. Les facultés de France regorgent d’étudiants intéressés qui souhaitent faire part de leurs opinions et qui seraient les mieux placés pour représenter les leurs. Mais peu de chance leur est laissée. Il faut oser se lancer, et les représentants politiques devraient être les premiers à encourager cet esprit conquérant. Car il est vrai que même si 69,2% de la nouvelle génération n’accorde pas leur crédit aux hommes et femmes politiques, ils pourraient se sentir davantage en confiance avec un étudiant ou un représentant politique proche de leurs conditions et de leurs aspirations.
Il est à noter qu’à travers ce sondage réalisé auprès d’un panel de la jeunesse française, l’espoir d’un avenir meilleur reste quand même dans tous les esprits. Comme diraient si bien Jérome Leroy, écrivain français, « en politique avoir raison n'est rien, convaincre est tout » et Xavier Dolan, réalisateur québécois, « je pense que tout est possible à qui rêve, ose, travaille et n'abandonne jamais ». Malgré ce bel élan d’espoir, le chemin politique tracé par ces jeunes reste encore long et tumultueux, comme le dit Beaumarchais, « ah ! la politique c'est l'art de créer des faits, de dominer, en se jouant, les événements et les hommes, l'intérêt est son but, l'intrigue son moyen, toujours sobre de vérités, ses vastes et riches conceptions sont un prisme qui éblouit. »
Maëva & Co
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