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Maeva

En studio avec un ingénieur du son

Dernière mise à jour : 13 avr. 2020




Aujourd’hui plus que jamais, la musique est un art de masse. Le streaming et les réseaux sociaux ont fait se multiplier le nombre d’artistes, et avec eux une kyrielle de métiers, parmi lesquels les ingénieurs du son. Travaillant pour le studio Rimshot, en périphérie de Toulouse, depuis un an, Rayane Kheloufi a.k.a. Rayn Beatz met en lumière un métier sous-estimé et pourtant essentiel.

« Clairement, c’est un métier où il faut que tu donnes de toi […] autant sur ton lieu de travail qu’en dehors » sourie Rayn. Le métier d’ingénieur du son est de plus en plus prisé, et pourtant il reste méconnu du grand public. Le succès de chaque artiste repose pourtant sur le travail d’un ou plusieurs ingénieurs. Ils sont des acteurs majeurs du monde de la musique mais ne récoltent pourtant pas les lauriers de leur travail. Dans l’ombre des artistes et des beatmakers, les ingés sons sont ceux qui « enregistrent, mixent et masterisent (les morceaux) […] en plus d’accompagner artistiquement les artistes et de leur faire des propales » confie Rayane. Un travail d’orfèvre donc, qui n’attire pas vraiment la lumière.

De toute manière, « si vous faites ça pour le biff ou des bails comme ça c’est pas ça qui va vous emmener loin » lance Rayn Beatz. Un métier de passionnés, voilà comment on pourrait décrire de manière empirique le métier d’ingénieur du son. Il existe d’ailleurs plusieurs facettes à ce métier. Si beaucoup officient en studio, comme c’est le cas de Rayn, certains se tournent vers le cinéma où ils deviennent chefs-opérateurs du son, vers la télé, la radio ou la sonorisation de concerts. Si le poste en studio peut paraitre idéal, « ça reste compliqué de trouver un job en studio, notamment à Toulouse » se remémore Rayane.

L’importance de la formation

Une « formation son et musique de deux ans, autant dans la théorie que dans la pratique du son, au Centre de Formation Professionnelle de la Musique (CFPM), à Toulouse ». Voilà le parcours qu’a suivi Rayn Beatz pour arriver là où il en est aujourd’hui. Toutefois une telle formation ne dispense pas les aspirants ingénieurs du son de suivre des cours à côté pour mieux comprendre la musique. Le solfège n’est, selon Rayane, « pas une nécessité » même si « c’est un plus parce que quand je discute avec les musiciens, on va se comprendre plus rapidement, […] on perd pas de temps ».

Les ingés sons doivent donc avoir un rapport très intime avec la musique. Ainsi, Rayane est « musicien depuis tout petit, piano-guitare depuis 10 ans ». Son travail lui prend tout son temps, mais la passion permet de rendre l’implication nécessaire agréable. Depuis près de quatre ans, Rayn Beatz, consacre ses journées à son métier, et il s’y épanouit pleinement.

À l’ombre du show business

Dans le milieu de la musique, le réseau est essentiel. Or se faire un réseau reste compliqué, et cela demande des efforts. « Comme dans n’importe quel job, il faut être présent, moi en étude il fallait faire 150h de stage… j’étais à 350 » confirme Rayane. Dans son studio suréquipé, Rayn Beatz est comme un coq en pâte. Pourtant, il garde un œil sur l’avenir. Actuellement, il travaille sur un projet avec la chanteuse toulousaine Blue Jay (vous pouvez retrouver une de leurs collaborations ici), et « essaye de faire ça de manière professionnelle (et) on verra si des portes s’ouvrent à droite à gauche… ». En attendant, Rayane continue de proposer ses services aux artistes, en se rappelant bien que « si t’es dans l’ombre du grand public, dans le milieu de la musique tu es connu, tu te fais un nom ».


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